Vie écologique

Les microplastiques s’avèrent terribles pour la vie marine

Matériau d’artisanat apparemment inoffensif, les paillettes font partie de projets de bricolage amusants, sont un élément essentiel du monde de la mode et du maquillage, et sont un objet très apprécié depuis des années. Pourtant, derrière tout ce glitz et ce glamour se cache une vérité malheureuse et peu connue : les paillettes nuisent gravement à l’environnement.

Les paillettes sont connues pour leur tendance à se coller à toutes les surfaces disponibles et à être pratiquement impossibles à nettoyer complètement et à éliminer, mais outre ce défaut, c’est aussi un type particulier de matériau qui représente un énorme danger pour l’environnement. Ces petits morceaux de plastique brillants sont appelés microplastiques. Il s’agit essentiellement de fines feuilles de plastique qui mesurent moins de 5 mm de diamètre et qui sont nocives pour la vie marine.

Ces plastiques se retrouvent facilement dans tout l’environnement marin, des profondeurs à la surface, et sont consommés accidentellement par toute une série d’organismes marins. Les oiseaux qui se nourrissent de la vie marine introduisent involontairement les microplastiques dans leur organisme lorsqu’ils mangent, ce qui peut les amener à mourir de faim. Les poissons et les autres formes de vie marine, comme les baleines et les planctons, qui ingèrent des microplastiques courent le même risque de mourir de faim. En fait, les recherches suggèrent que ces plastiques tuent les poissons plus vite qu’ils ne peuvent se repeupler.

Mais les animaux ne sont pas les seuls à être directement menacés par les microplastiques : les humains le sont aussi, car nous attrapons, cuisinons et ingérons des poissons et d’autres animaux susceptibles d’avoir des particules de microplastiques dans leur organisme, qui contiennent des produits chimiques et des toxines que peu de gens voudraient avoir dans leur corps.

L’information sur le danger des paillettes a pris toute son ampleur lorsque dix-neuf écoles maternelles du Royaume-Uni ont décidé de cesser toute utilisation de ce produit dans leurs classes afin de contribuer à la sauvegarde des océans. L’histoire s’est répandue dans le monde entier à partir des crèches Tops et a rapidement gagné du terrain.

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, une interdiction d’un autre assortiment de microplastiques est en cours, qui sera mise en œuvre en 2018 : les microbilles – un produit que les États-Unis ont déjà partiellement interdit depuis juillet et dont ils interdiront la vente en juillet 2018, tout en rendant illégaux les médicaments en vente libre qui en contiennent, ainsi que d’autres particules de plastique, à partir de juin 2019.

Les microbilles sont un type de microplastique souvent présent dans les produits d’hygiène comme les gommages pour le corps et les produits de lavage pour le visage, et plus de 8 trillions d’entre elles sont rejetées dans les eaux des États-Unis chaque jour. Le Canada a également interdit les microbilles depuis le mois de juin, et Cosmetics Europe, qui est un groupe commercial basé en Europe et représentant les entreprises du secteur des cosmétiques, a souvent exprimé des recommandations pour que l’utilisation des microbilles soit abandonnée.

À la lumière de cette interdiction sur le point de prendre effet, de nombreux chercheurs et scientifiques demandent instamment que les brillants, en particulier ceux utilisés dans les produits cosmétiques, soient également interdits. Comme ces produits sont lavés sur le corps et jetés dans les égouts, ce qui risque de boucher les cours d’eau, les petits plastiques pailletés risquent de se retrouver dans l’environnement marin – où ils libéreront dans l’eau des produits chimiques dangereux qui pourraient mettre en danger la vie aquatique – et au-delà. En fait, de l’avis de nombreux scientifiques, toutes les variétés de paillettes devraient tout simplement être interdites pour de bon.

Cependant, il y a un revers à cette médaille, car il n’y a pas beaucoup de preuves disponibles sur l’ampleur des dommages causés par les paillettes elles-mêmes. La grande majorité des microplastiques proviennent principalement des déchets et ordures en plastique, qui sont décomposés par les vagues et les rayons ultraviolets, et des microbilles susmentionnées, ces dernières ne se dégradant pas du tout. Par ailleurs, lors de l’examen de 500 poissons de la Manche, dont environ un tiers contenait des particules microplastiques, on n’a pas trouvé de paillettes parmi eux.

Il serait donc prématuré d’interdire complètement ce produit et des méthodes plus efficaces pourraient contribuer à réduire le problème des microplastiques. Les chercheurs et les scientifiques invitent les consommateurs et les fabricants à utiliser les produits de manière responsable.

Des sociétés telles que Lush Ltd. au Royaume-Uni ont déjà entrepris de remplacer toutes les paillettes de leurs produits cosmétiques, qui étaient fabriquées à partir de polyéthylène téréphtalate ou PET, par des paillettes minérales et synthétiques à base de mica. Afin de conserver le célèbre éclat des paillettes, on utilise un lustrant à base d’amidon pour leur donner de la brillance. L’entreprise exhorte les consommateurs à vérifier les étiquettes avant d’acheter tout produit cosmétique. C’est un exemple de fabricant qui s’efforce de manière responsable de lutter contre le problème des microplastiques.

Il n’en reste pas moins qu’il est difficile d’attendre des consommateurs et des petits fabricants qu’ils soient conscients de l’utilisation des paillettes et qu’ils en soient tenus pour responsables. C’est pourquoi de nombreux scientifiques continuent de penser qu’une interdiction pure et simple est peut-être la mesure la plus nécessaire. La mise en œuvre ne sera peut-être plus efficace que si elle vient du sommet.

Heureusement, ceux qui apprécient les petits éclats scintillants n’ont pas besoin d’arrêter complètement d’utiliser ces objets colorés, et ils peuvent toujours acheter et utiliser des types de paillettes qui ont été conçues pour être biodégradables, et donc beaucoup plus respectueuses de l’environnement.

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