Effet de serre

Encyclique du pape sur le climat : 4 points principaux.

L’encyclique très attendue du pape François sur le changement climatique et l’environnement a été officiellement publiée jeudi, avec de grands espoirs qu’il pourrait s’agir d’un moment décisif pour renforcer le soutien à l’action internationale pour résoudre ce qu’il appelle dans son message, « l’un des principaux défis face à l’humanité de nos jours.

Le texte du document, publié en plusieurs langues, ne semble pas différer sensiblement de la version italienne non définitive divulguée lundi. Dans ce document, François expose la myriade de problèmes environnementaux, y compris le réchauffement climatique, auxquels le monde est confronté aujourd’hui, ainsi que les arguments moraux et religieux pour les combattre.

Le but de François est d’utiliser son autorité et celle de l’Église catholique pour essayer de faire accepter ces problèmes et stimuler les efforts pour les résoudre.

Alors que « l’Église n’a pas la prétention de trancher les questions scientifiques ou de se substituer à la politique », écrit-il, « . . . Je suis soucieux d’encourager un débat honnête et ouvert afin que des intérêts ou des idéologies particuliers ne nuisent pas au bien commun.

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Voici les quatre points principaux que le pape fait valoir dans le message de 180 pages, y compris des citations du texte, ainsi que quelles pourraient être les prochaines étapes des efforts internationaux.

1. Nous avons tous l’obligation morale (et, pour les catholiques, religieuse) de prendre soin de la Terre et des plus pauvres.

« Le climat est un bien commun, appartenant à tous et destiné à tous. Au niveau mondial, il s’agit d’un système complexe lié à de nombreuses conditions essentielles à la vie humaine.

« J’appelle donc de toute urgence à un nouveau dialogue sur la façon dont nous façonnons l’avenir de notre planète. Nous avons besoin d’une conversation qui inclut tout le monde, car le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous affectent tous.

2. Les humains sont à l’origine de l’essentiel du réchauffement climatique observé, ainsi que de nombreux autres problèmes environnementaux qui polluent l’air et l’eau. Nous devons admettre ce fait et travailler pour résoudre les problèmes que nous avons causés.

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« Un consensus scientifique très solide indique que nous assistons actuellement à un réchauffement inquiétant du système climatique. Au cours des dernières décennies, ce réchauffement s’est accompagné d’une élévation constante du niveau de la mer et, semble-t-il, d’une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, même si une cause scientifiquement déterminable ne peut être attribuée à chaque phénomène particulier. L’humanité est appelée à reconnaître la nécessité de changements de mode de vie, de production et de consommation, afin de combattre ce réchauffement ou du moins les causes humaines qui le produisent ou l’aggravent.

3. La façon dont la société principalement occidentale et développée vit actuellement est gaspilleuse et non durable. Ses conséquences sont ressenties de manière disproportionnée par les pays pauvres en développement qui ne bénéficient pas des avantages de ce mode de vie.

« Nous savons tous qu’il n’est pas possible de maintenir le niveau actuel de consommation dans les pays développés et les secteurs les plus riches de la société, où l’habitude de gaspiller et de jeter a atteint des niveaux sans précédent. L’exploitation de la planète a déjà dépassé les limites acceptables et nous n’avons toujours pas résolu le problème de la pauvreté.

« Beaucoup de pauvres vivent dans des zones particulièrement touchées par les phénomènes liés au réchauffement, et leurs moyens de subsistance dépendent largement des réserves naturelles et des services écosystémiques tels que l’agriculture, la pêche et la sylviculture. Ils n’ont pas d’autres activités ou ressources financières qui puissent leur permettre de s’adapter au changement climatique ou de faire face aux catastrophes naturelles, et leur accès aux services sociaux et à la protection est très limité.

4. Si nous n’agissons pas maintenant pour résoudre le changement climatique et d’autres maux environnementaux, nous laisserons une crise qui s’aggravera aux générations futures. L’action que nous entreprenons doit intervenir rapidement et doit être réelle, substantielle et constituer un véritable effort mondial.

« Il est urgent d’élaborer des politiques afin que, dans les prochaines années, les émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz hautement polluants puissent être considérablement réduites, par exemple en se substituant aux combustibles fossiles et en développant des sources d’énergie renouvelables ».

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« Un consensus mondial est essentiel pour faire face aux problèmes plus profonds, qui ne peuvent être résolus par des actions unilatérales de la part des pays individuels.

« Mais la communauté internationale n’a toujours pas conclu d’accords adéquats sur la responsabilité de payer les coûts de cette transition énergétique.

« Les crises économiques mondiales ont rendu douloureusement évidents les effets néfastes du mépris de notre destin commun, qui ne peut exclure ceux qui viendront après nous. »

Les commentaires du pape sont déjà largement discutés et disséqués, et sont susceptibles de recevoir davantage d’attention lors de plusieurs événements futurs qui seront attentivement surveillés. Il s’agit notamment des discours à venir du Pape devant le Congrès américain et les Nations Unies, ainsi que des pourparlers internationaux cruciaux sur le climat qui se tiendront à Paris en décembre. L’objectif principal de ces pourparlers est de parvenir à un accord international contraignant pour limiter le réchauffement en dessous des 2°C (3,6°F) de réchauffement qui, selon certains scientifiques, sont nécessaires pour prévenir les pires conséquences du changement climatique. (Depuis le début du 20ème siècle, le monde s’est déjà réchauffé de 1,6°F.)

De nombreux climatologues, commentateurs et personnes impliquées dans de telles négociations espèrent que le poids moral du message du Pape donnera une impulsion à ces efforts.

« Je pense qu’il est difficile de sous-estimer l’autorité morale que le Pape apporte à agir sur le climat avec cette encyclique », a déclaré Michael Mann, un climatologue de Penn State, dans un e-mail. « Je soupçonne que nous considérerons ce moment comme un tournant et nous considérerons le pape François comme l’un des grands héros de l’histoire moderne. »

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